Canada. Main-d'oeuvre et immigration. Programme Perspectives-Jeunesse : Le Programme Perspectives-Jeunesse (PJ) fut lancé en 1971 et fut d'abord géré par le Secrétariat d'État. En 1973, le ministère de la Main-d'oeuvre et de l'Immigration devint responsable de ce programme. Le Programme PJ disposait, à ses débuts, d'un budget de 14,7 millions de dollars en financement. L'année suivante, ce montant passa à 28,7 millions. Au cours de la première année, on approuva plus de 2300 projets, offrant des emplois à environ 28 000 étudiants.
L'objectif du programme était de solliciter les étudiants à faire preuve de créativité en leur offrant du financement afin qu'ils puissent créer et gérer leur propre emploi. De plus, ces emplois devaient entraîner des répercussions positives sur le milieu. Le groupe-cible principal était les étudiants post-secondaires habitants dans des régions rurales désavantagées et ayant un taux de chômage élevé. Les buts visés par le Programme PJ étaient les suivants : offrir des emplois d'été à des étudiants en éliminant toute compétition entre les étudiants et la main-d'oeuvre permanente, créer des emplois apportant une contribution au milieu et étant mis en place et gérés par les étudiants participants et enfin, encourager l'unité nationale tout en sensibilisant et en engendrant un sentiment d'affection pour le Canada. Le but était d'offrir un emploi d'été de trois mois à des étudiants tout en permettant à ceux-ci d'acquérir de nouvelles aptitudes et de permettre aux collectivités de profiter de ces services, programmes et activités uniques.
Les projets menés à bien par les participants de PJ allaient de la coordination de programmes de loisirs pour les enfants et les personnes âgées à la publication de journaux avant-gardistes, en passant par la mise sur pied de centres sur le contrôle des naissances, de garderies, d'associations de locataires et de groupes sur le droit à l'aide sociale. Bien que bon nombre de projets de PJ ont fourni des services utiles aux collectivités, quelques-uns des projets plus " radicaux " ont provoqué une vive controverse au cours des premières années suivant la création du programme. Pendant une période de trois mois au cours de la première année d'existence du programme, on compte 2500 coupures de presse et éditoriaux se rapportant au Programme PJ ou aux projets de particuliers. On retrace également des débats à la Chambre des communes sur les projets controversés qui ont été financés par le biais de PJ donnant lieu à la création de communes, de journaux radicaux et à des projets concernant les conscrits réfractaires américains. En réponse à ces critiques, le ministère modifia, en 1972, les critères pour les projets de PJ, de manière à ce que les candidats soient obligés de fournir une lettre d'appui d'un organisme établi dans la communauté avant l'approbation de leur projet. Cette nouvelle politique a servi à décourager les projets les plus controversés et " radicaux " menés par les étudiants au cours de la première année du programme. Le programme Perspectives-Jeunesse a eu un franc succès et a offert de nombreuses possibilités d'emploi aux étudiants canadiens. En 1977, le Programme PJ fut aboli, mais remplacé par Jeunesse Canada au travail.
