Palardy, Jean, 1905-1991 : Jean Palardy est né le 23 septembre 1905 à Fitchburg, Massachusetts (É.-U.). Son père, le Dr Joseph-Hector Palardy, était originaire de Saint-Hugues (comté de Bagot) et sa mère, Julia Guy, était née aux États-Unis de parents canadiens-français. En 1908, sa famille revient au Canada et s'établit à Chicoutimi et ensuite à Montréal. Il ne deviendra citoyen canadien qu'en 1944. Jean Palardy fait ses études à Montréal et entre à l'École des Beaux-Arts en 1920. Il étudie la peinture avec Fougerot, Maillard, Charpentier, Holgate, Van Empel, Maurice Cullen et Clarence Gagnon. Il exerce son métier de peintre dans le comté de Charlevoix.
En 1932, Palardy fait la connaissance de l'ethnologue Marius Barbeau qui lui fait découvrir les richesses des arts et des traditions populaires du Québec. En 1935, il s'établit alors à St-Urbain dans le comté de Charlevoix avec la peintre Jori Smith qu'il a épousée en 1930. Il travaille aussi avec Marius Barbeau à la collecte de chansons et contes anciens, à des enquêtes sur les arts et les métiers, l'architecture et les méthodes de construction. Il revient par la suite à Montréal et, avec John Lyman, il fonde la Société d'art contemporain dont il est le premier vice-président. En 1939, il travaille à l'aménagement intérieur de l'hôtel Chantecler à Ste-Adèle et du Mont-Tremblant Lodge. Il en dessine les meubles et surveille l'exécution.
En 1941, délaissant la peinture pour se consacrer au cinéma, il est caméraman et réalisateur à l'Office national du film où il est un des fondateurs de l'équipe française. Il réalise et produit une trentaine de films documentaires en plus de courts et longs métrages dont Ti-Jean s'en va-t-aux chantiers, un film pour enfants qui atteint l'une des plus grandes diffusions de l'ONF. Il travaille aussi comme réalisateur indépendant et souvent à contrat pour l'ONF. Il travaille également pour renaissance Film de Montréal.
En 1960, Jean Palardy obtient une bourse du Conseil des arts du Canada pour la rédaction de l'ouvrage "Les meubles anciens du Canada français", publié en 1963, résultat de recherches historiques dans de nombreux dépôts d'archives du Québec, des États-Unis et de la France. L'ouvrage a une grande diffusion et est également publié en anglais sous le titre The Early Furniture of French Canada.
En 1962, Palardy fait un séjour à Paris où il rencontre Margaretha Hengstler qui deviendra sa seconde épouse en 1977, à la suite de son divorce d'avec Jori Smith. Par l'entremise de Margaretha Hengstler, il fera la connaissance de David M.-Stewart pour lequel il deviendra consultant pour le Musée David M.-Stewart. Pour la fondation MacDonald-Stewart, il travaillera à la reconstruction du navire de Jacques Cartier, "La Grande Hermine", et, plus tard, en 1975, à l'acquisition du Manoir de Jacques Cartier à Limoëlou en France. Il participera à sa restauration, à l'acquisition du mobilier ainsi qu'à la décoration intérieure.
En 1964, il est chargé par le gouvernment canadien de la reconstitution intérieure de l'Habitation de Port-Royal en Nouvelle-Écosse pour laquelle il fait l'acquisition d'une importante collection d'objets français du début du XVIIe siècle.
A la même époque, le gouvernement canadien fait appel à ses services pour la décoration intérieure de la Forteresse de Louisbourg, soit la reconstitution de l'ameublement du grand bâtiment, des casernes et du pavillon du gouverneur. Il parcourt alors pendant de longs mois la France, visitant des châteaux, des maisons, des antiquaires, des brocanteurs et des collections privées. Au début des années 1970, il revient au dessin et à la copie de meubles anciens grâce au projet de meubles "Canadiana" de la maison Simmons.
Palardy sera aussi responsable de la restauration et du réaménagement de nombreux musées, sites et monuments historiques dont: le Musée national de l'Homme, le Musée de l'Ile Ste-Hélène, la Société historique du Lac Saint-Louis, Sainte-Marie-des-Hurons, le Musée McCord, la Maison Saint-Gabriel et le Château de Ramezay. Il siège sur plusieurs commissions du patrimoine dont: la Commission des biens culturels du Québec, la Commission Jacques Viger et la Commission du Vieux-Port de Montréal.
Jean-Palardy reçoit l'Ordre du Canada en 1967. L'Université McGill, le Conseil de la vie française ainsi que la Société historique du Canada, reconnaissent son apport exceptionnel à la diffusion de l'histoire des arts et des traditions du Canada français. L'Ordre national du Québec lui sera décerné à titre posthume en 1992 puisqu'il décède le 28 novembre 1991.