Puisaye, Joseph-Geneviéve de, 1755-1827 : Colonisateur, écrivain.
Joseph-Geneviève de Puisaye, comte de Puisaye (1755-1827), est né le 6 mars 1755 à Mortagne-au-Perche, France. Il était le fils d'André-Louis-Charles de Puisaye, marquis de La Coudrelle, officier de haute justice, et de Marthe-Françoise Bibron (Biberon) de Corméry. Étant le plus jeune fils de la famille, il fut d'abord destiné à la prêtrise, mais à 18 ans il entra dans l'armée en qualité de sous-lieutenant dans la cavalerie de Conti. Au décès de son père, il acheta une commission dans les Cent-Suisses.
En 1789, M. de Puisaye représenta la noblesse du Perche aux États-Généraux et y adopta les idées nouvelles. En 1791, maréchal de camp, puis commandant de la garde nationale d'Évreux, il se déclara contre la Convention, fut chef d'état-major de Wimpfen, prit la direction des fédéralistes de l'Eure; mais il fut battu en juillet 1793, à Pacy-sur-Eure et l'on mit sa tête à prix. Réfugié en Bretagne, il assuma le rôle de feu M. La Rouerie, réorganisa la chouannerie, devint l'agent du comte d'Artois. En 1795, il alla préparer à Londres l'armement de 6 000 émigrés, l'espoir d'équiper 80 000 volontaires après le débarquement; on sait l'échec de Quiberon.
En 1797, il proposa au gouvernement britannique de former un groupement royaliste pour fonder au Canada une colonie. On agréa son projet. Au mois d'octobre 1798, il arrivait à Montréal avec un contingent de 44 émigrés, dont dix périrent en route. Le 17 janvier 1799, la colonie avait réalisé quelques progrès; on abattait les arbres et on construisit le village Windham au nord d'York (Toronto) dans le Haut-Canada. Mais l'isolement vint décourager les dames, marquises, vicomtesses, etc. L'essai était voué à un échec certain. En 1803, M. de Puisaye renonça à son projet d'établissement. Il retourna en Angleterre où, après 1814, il se fit naturaliser.
De 1803 à 1808, M. de Puisaye publia Mémoires du comte Joseph de Puisaye... qui pourront servir à l'histoire du parti royaliste françois durant la dernière révolution (6 vol., Londres, 1803-1808), qui sont une apologie de sa conduite politique. Après une longue et douloureuse maladie, M. de Puisaye mourut, le 13 décembre 1827, à Blythe-House, près de Hammersmith (Londres).