Lamberville, Jean de, 1633-1714 : Missionnaire jésuite chez les Onontagués.
Jean de Lamberville (1633-1714) naquit à Rouen, France, le 27 décembre 1633. Il étudia la littérature et la philosophie au collège des Jésuites de Rouen et, le 3 mars 1656, entra au noviciat de Paris, à l'âge de 23 ans. Il y enseigna la grammaire et les humanités et, en même temps, y termina ses études en théologie. Il vint en Nouvelle-France en 1669 et fut immédiatement assigné aux missions des Jésuites. Il y resta jusqu'à l'expulsion de tous les missionnaires de la confédération des Cinq-Nations en 1687, à la suite de la revendication des territoires par les autorités de New York.
Lamberville rencontra pour la première fois les Onontagués dans leur village à la mission de Saint-Jean-Baptiste. En 1677, il fut nommé supérieur des missions qui se trouvaient parmi les Cinq-Nations. En 1683, le supérieur des Jésuites, le père Beschefer, parlait de la "grande réputation" dont jouissaient Jean de Lamberville et son frère Jacques (1641-1710) parmi les Onontagués et, les représentants de l'autorité royale commencèrent à considérer Lamberville comme un ambassadeur influent et un habile négociateur. Lamberville servit inconsciemment les desseins du gouverneur, Jacques-René de Brisay, marquis de Denonville (1637-1710), qui, trahissant la confiance du missionnaire, rassembla une troupe importante à Cataracoui, s'empara des Iroquois qui étaient dans le voisinage et en envoya un certain nombre en France où ils furent mis aux galères en Méditerranée.
Pendant la campagne que Denonville mena contre les Tsonnontouans en 1687, Lamberville resta avec son frère au fort Frontenac, où il remplit la fonction d'aumônier de la garnison. Son ministère s'étendait également aux soldats du fort Niagara, où il se rendait parfois. C'est au cours d'un de ces voyages que les Iroquois attaquèrent le bateau sur lequel se trouvait Lamberville. En 1689, lorsque les Iroquois se vengèrent en lançant des attaques dans toute la colonie et particulièrement à Lachine, l'oeuvre de Lamberville se trouvait ainsi anéantie. Son supérieur, voyant sa santé précaire et la cruelle déception qu'il éprouvait à son âge avancé, l'envoya en France, comme procureur de la mission canadienne. Lamberville mourut à Paris le 10 février 1714, à l'âge de 81 ans.