Thériault, Marie José, 1945- : Marie José Thériault, conteuse, poète, romancière, chroniqueuse littéraire, éditrice et traductrice, est née à Montréal en 1945, fille d'Yves Thériault (1915-1983)- fils d'Aurore Nadeau et de Joseph-Alcide Thériault - et de Michelle (Germaine) Blanchet (1913-1995) - fille de Rose-Émérentienne (dite Rosa) Kirouac et de Zoël-Emmanuel (dit Emmanuel) Blanchet. En 1961 et 1962, à Florence (Italie), où elle séjourne avec sa famille, elle étudie les langues (russe, espagnol) et la danse (ballet, flamenco) qui la passionnent depuis l'enfance (elle parle l'italien depuis l'âge de 8 ans, et elle a été une élève des classes de ballet de Madame Ludmilla Chiriaeff). À 18 ans, soit en 1963, elle entreprend une carrière professionnelle en danse flamenca, puis, après avoir été danseuse soliste dans "La Traviata" et dans "L'Amour sorcier", et fait des tournées à travers le Québec et les États-Unis, elle va se perfectionner en Espagne (Barcelone) en 1967.
En 1968, elle quitte l'Espagne pour l'Italie où ses talents de chanteuse sont découverts. Elle fait donc ses débuts dans la chanson au Teatro Metastasio de Prato (Florence), et enregistre son premier disque à Milan sous étiquette CBS. De retour au Canada, elle mène de front ses deux carrières de danseuse (jusqu'en 1976) et de chanteuse (jusqu'en 1983) en donnant des spectacles de cabaret, des récitals dans de petits théâtres ou autres lieux, en chantant dans les boîtes à chansons, à la radio et à la télévision, en enregistrant d'autres disques. En 1971, elle participe aussi au Festival de la chanson française à Spa (Belgique) et en 1981 elle enregistre, avec le pianiste André Gagnon, un microsillon en hommage à son oncle Jacques Blanchet (1931-1981), auteur-compositeur-interprète pionnier de la chanson québécoise de années 1950.
Marie José Thériault écrit aussi depuis qu'elle est toute petite et elle publie son premier livre en 1972. En 1975, elle ajoute encore une autre corde à son arc, puisqu'elle entre aux Éditions Hurtubise HMH, d'abord comme responsable des éditions et de la production, puis, de 1978 à 1984, comme directrice littéraire et directrice de la production, tout en poursuivant ses activités d'écriture. Elle publie de la poésie, un roman, des recueils de contes, de même que des contes, des nouvelles et des chroniques dans les principaux journaux, collectifs et revues littéraires dont "Liberté", "XYZ" et "Vice Versa" (elle est aussi membre du comité de rédaction de ces trois revues), "Le Devoir", "Puro Cuento" (Buenos Aires), "Écriture" (Lausanne), "Plein Chant" (France), "Lettres québécoises", "Écrits du Canada français", et ainsi de suite. Elle est chroniqueuse littéraire à la chaîne culturelle de la Société Radio-Canada pendant une dizaine d'années, participant, entre autres, à "Littérature au pluriel", émission animée par Wilfrid Lemoine et réalisée par Gilles Archambault.
Ainsi, en plus d'écrire, elle est très active dans tous les domaines qui gravitent autour de la littérature. À compter de 1990, elle s'engage à fond dans le métier de traductrice - qu'elle pratiquait à l'occasion depuis les années 1970 - en traduisant, sous le pseudonyme de Marie Perron, des ouvrages dans des domaines aussi divers que la psychologie, l'écologie, la mercatique, les actions policières, la sexualité, etc. Sous son nom véritable, elle traduit des écrivains canadiens reconnus : Robert Kroetsch, Marian Engel, Mary Meigs, Constance Beresford-Howe, Robert Walshe, Neil Bissoondath. Elle traduit aussi de l'italien des livres de contes pour enfants ainsi que la pièce "Marie Stuart", de Dacia Maraini, et de l'anglais, la tragédie de "Macbeth", de Shakespeare, pièces produites par le Théâtre du Nouveau Monde au début des années 2000.
De 1980 à la fin des années 1990, le Conseil des Arts du Canada et le Ministère des affaires culturelles du Québec font souvent appel à ses compétences pour l'évaluation de traductions, comme juré pour la remise de bourses aux écrivains et à la traduction, ainsi que pour le Prix David et les Prix du gouverneur général. Elle a fait aussi partie de divers comités et groupes de travail (CDPP, UNEQ/ANEL, etc.). En 1988, Marie José Thériault fonde et dirige les Éditions Sans Nom et publie, en collaboration avec une quarantaine d'écrivains, de peintres et de graveurs québécois et argentins l'ouvrage "Rencontres/Encuentros - Écrivains et artistes de l'Argentine et du Québec/Escritores y artistas de Argentina y Quebec", un livre d'art relié sous coffret qui est encensé par la critique. En 1989, les Éditions et Productions Fortuna, qu'elle a également fondées, publient "Le Petit Thériault : 365 dictées, colles et pièges en capsules pour apprentis champions pressés", livre dont elle est l'auteur. Par la suite, les deux maisons d'édition ferment leurs portes. Qu'à cela ne tienne : elle fondera les Éditions du dernier havre dans le but de regrouper sous un même toit l'ensemble de la propriété intellectuelle littéraire et musicale familiale (Yves Thériault, Michelle Thériault, Marie José Thériault, Jacques Blanchet). C'est ainsi qu'en 2003 elle entreprend la publication des oeuvres complètes de son père Yves Thériault (1915-1983) et d'études relatives à cette oeuvre, de même que la publication de ses propres textes, dont la biographie de l'écrivain prolifique que fut son père.
Marie José Thériault est détentrice du Prix Canada-Suisse 1984 pour son livre de proses poétiques "Invariance"; du Prix du Gouverneur général 1993 pour sa traduction de "Wales' Work" ("L'¿uvre du Gallois") de Robert Walshe; du Prix du Gouverneur général 1997 pour sa traduction de "Digging up the Mountains" ("Arracher les montagnes") de Neil Bissoondath; du prix Les Mots d'or 1996 décerné à Paris par l'APFA (Actions pour promouvoir le français des affaires) pour sa traduction de "Clicking" ("Clicking") de Faith Popcorn; du Masque de la Traduction 2002 pour "Macbeth", une production du Théâtre du Nouveau Monde.
Marie José Thériault est la soeur de Michel Thériault (1942-2000), canoniste de réputation internationale. Ce dernier obtient un doctorat en droit canonique en 1967 de l'Université pontificale Saint-Thomas d'Aquin à Rome (l'Angélique), un baccalauréat en bibliothéconomie de l'Université de Toronto en 1969 et une maîtrise de l'Université McGill en 1976. Polyglotte comme sa soeur, il parle le français, l'anglais et l'italien couramment; il se débrouille aussi en espagnol et possède une connaissance d'usage du latin théologique et philosophique. Il est bibliothécaire professionnel à l'Université de Montréal (1969-1975), ainsi qu'à la Bibliothèque nationale du Canada (1975-1985) où il est Chef de la Division de la bibliographie nationale rétrospective. En 1985, il devient professeur de droit canonique à l'Université Saint-Paul à Ottawa. En plus de faire partie, voire de présider des comités, des groupes de travail, des regroupements et des associations nationales et internationales, d'agir en qualité d'expert-conseil en matière de droit canonique et d'avocat, défenseur, assesseur et juge dans différents tribunaux ecclésiastiques du Canada, Michel Thériault signe un nombre incalculable de textes spécialisés, est rédacteur en chef de plusieurs ouvrages, et co-dirige des projets de très grande envergure, notamment de nouvelles éditions du "Code de droit canonique bilingue et annoté", dans les versions latin-anglais (1993) et latin-français (1999). De 1995 jusqu'à son décès en 2000, il dirige la revue canadienne de droit canonique "Studia canonica". En 1999, il est élu président de la Société canadienne de droit canonique qui lui décerne la Mention de mérite Jean Thorn en droit canonique.